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ABANDON

Un film
à vite oublier !

★☆☆☆☆
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★★☆☆☆
PASSABLE
Une œuvre très moyenne
présentant des défauts majeurs

★★★☆☆
BON
Une œuvre que j’ai appréciée,
sans être mémorable /
Non indispensable

★★★★☆
TRES BON

Une œuvre à retenir !

★★★★★
EXCELLENT !

Un film proche du coup de cœur !
A garder dans sa DVDthèque

 COUP DE COEUR ! 
Une œuvre d’anthologie !
A voir absolument
et à conseiller !

 

« Arsenic et vieilles dentelles » (Arsenic and Old Lace) de Frank Capra (1944)

Abby et Martha Brewster, deux vieilles dames respectables mais quelque peu fantasques, partagent leur maison de Brooklyn avec leur neveu Teddy. Rivalisant de fantaisie avec ses tantes, celui-ci s'est mis en tête de creuser une réplique du canal de Panama dans la cave. Bienveillantes envers chacun, les deux soeurs coulent ainsi des jours tranquilles jusqu'à ce qu'un autre neveu, l'anticonformiste Mortimer, découvre avec horreur un cadavre dans un de leurs coffres. Il apprend bientôt que les deux aïeules, mues par la compassion et sûres de faire une bonne action, empoisonnent de vieux messieurs solitaires pour leur éviter une fin de vie misérable...

Fiche Technique

 

  • Titre original: Arsenic and old lace
  • Année: 1944
  • Pays: Etats-Unis
  • Genre: Comédie
  • Réalisation: Frank Capra
  • Scénario: Julius J Epstein, Philip G Epstein
  • Production: Warner Bros.
  • Interprétation: Cary Grant, Priscilla Lane, Peter Lorre, Raymond Massey, Jack Carson, Josephine Hull, Jean Adair, Edward Horton, Charles Lane, John Alexander, John Ridgely, Edward McNamara
  • Durée: 1h50

Fiche Technique

 

  • Titre original: Arsenic and old lace
  • Année: 1944
  • Pays: Etats-Unis
  • Genre: Comédie
  • Réalisation: Frank Capra
  • Scénario: Julius J Epstein, Philip G Epstein
  • Production: Warner Bros.
  • Interprétation: Cary Grant, Priscilla Lane, Peter Lorre, Raymond Massey, Jack Carson, Josephine Hull, Jean Adair, Edward Horton, Charles Lane, John Alexander, John Ridgely, Edward McNamara
  • Durée: 1h50

• Avis
★★★☆☆

___Célibataire endurci et auteur de plusieurs manifestes livres contre l’institution du mariage, Mortimer Brewster vient pourtant d’épouser dans le plus grand secret Elaine Harper, fille d’un respectable pasteur.

Mortimer Brewster (Cary Grant) brocarde l’institution du mariage dans ses ouvrages

___Sur le point de convoler en voyage de noces, les deux tourtereaux font un détour chez leurs familles afin de leur annoncer leur mariage. Tandis qu’Elaine court annoncer la nouvelle à son père, Mortimer se rend chez ses deux tantes, Martha et Abby. Les deux vieilles dames qui vivent seules avec leur autre neveu, Theodore (un homme fou qui est persuadé d’être Theodore Roosevelt), sont connues et appréciées dans tout le quartier pour leur charité et leur grande bonté. A peine a-t-il partagé son bonheur avec ses deux parentes que le jeune homme fait inopinément une macabre découverte : dissimulé dans un coffre faisant office de banquette, un cadavre git au milieu du salon de ses tantes distinguées !

Mortimer Brewster (Cary Grant) faisant la macabre découverte dans le salon de ses aieules.

___Persuadé que l’auteur du crime ne peut être que son cousin, le dérangé Théodore dont il planifie la mise en institution, Mortimer apprend rapidement de la bouche de sa tante que ce dernier est innocent. Les deux vénérables sœurs lui révèlent alors, dans la décontraction la plus totale, que ce sont elles qui ont empoisonné la malheureuse victime. Sidéré par la nouvelle (et par l’absence de remords manifeste de ses tantes !), Mortimer apprend alors qu’elles n’en sont pas à leur premier crime…

___Archétype de la comédie screwball, « Arsenic et vieilles dentelles » cumule toutes les caractéristiques du genre : rythme endiablé, joutes verbales permanentes, situations improbables et personnages hauts en couleurs… Le film de Capra est considéré comme l’un des fondateurs du genre et fait référence en la matière. Malgré son statut d’incontournable, je dois pourtant admettre ne pas avoir été séduite lors de mon premier visionnage il y a déjà plusieurs années ; l’ambiance cartoonesque à souhait (pourtant délibérée et parfaitement assumée) n’ayant pas fait mouche chez moi. Le film a d’ailleurs longtemps contribué à mon antipathie pour Cary Grant dont les mimiques grotesques et le cabotinage m’agacèrent plutôt qu’ils ne me firent rire (l’acteur reconnaitra lui-même par la suite ne pas aimé sa prestation dans le film considérant qu’il était dans un surjeu permanent). Au fil des visionnages, c’est cependant un film que j’ai appris à aimer. Bien que ne figurant pas parmi mes comédies préférées, je parviens désormais à en saisir les qualités ainsi que l’impact qu’il put avoir sur les productions du genre.

___Capra exploite toutes les ficelles pour susciter le rire de son spectateur à chaque instant, en s’appuyant notamment sur des personnages excentriques, des quiproquos à foison et une mise en scène d’une grande théâtralité. Le réalisateur s’amuse régulièrement à briser le quatrième mur avec ses personnages, parmi lesquels le Dr Einstein (Peter Lorre), un chirurgien esthétique alcoolique, ou encore Jonathan, le frère psychopathe en cavale dont on ne manque pas de noter la ressemblance avec Boris Karloff (lequel interpréta à la fois le monstre de Frankenstein dans le film de 1931 et Jonathan Brewster dans la pièce d’origine !).

Mortimer Brewster (Cary Grant) faisant face à son frère Jonathan Brewster (Raymond Massey)
et au Dr Einstein (Peter Lorre).

___Pour apprécier les qualités du film, le public doit accepter de se laisser porter par la folie du scénario et l’excentricité des personnages. Peu importe les incohérences, le réalisateur s’affranchit des conventions pour créer une œuvre fantaisiste à souhait, hors de tout cadre. Une liberté de création presque sans limites. Les personnages décalés et à contre-emploi multiplient les sorties imprévisibles et les répliques fracassantes tandis que les situations loufoques et improbables s’enchainent dans une surenchère permanente. Tout est prétexte à rire dans cette farce à la mise en scène très théâtrale. Les portes claquent, les objets volent, les rebondissements se succèdent… jusqu’à la révélation ultime qui permet (comme par magie) de conclure le film sur un happy end.

Initialement créé pour le théâtre en 1941 par Joseph Kesselring qui intitula d’abord sa pièce « Bodies in our cella », (littéralement « Des cadavres dans notre cave »),  « Arsenic et vieilles dentelles » fut un succès sur les planches avant d’être adapté en 1944 par Franck Capra. Sa transposition sur l’écran fut elle aussi un triomphe à sa sortie, unanimement salué par la critique et le public. Aujourd’hui encore, le film est considéré comme un classique de la comédie américaine. Si tout le monde n’appréciera pas l’excentricité du film, les rires parfois forcés qu’il tente de tirer du spectateur ou le surjeu permanent des acteurs, les amateurs de cinéma ne pourront que constater l’empreinte qu’eut le film de Capra dans les productions suivantes du même genre. Avec ce film, Capra contribua en effet à établir les codes de la screwball comedy et à imprégner durablement ce genre cinématographique alors en plein essor.

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